Les investisseurs souhaitent de plus en plus effectuer des placements pour un avenir durable. Mais en même temps, les investissements considérés comme tels doivent répondre à de nombreuses exigences réglementaires ainsi qu’aux attentes du marché. Tous ces éléments rendent très tendu l’espace où les prestataires proposent ces fonds de placement. Agnes Neher, responsable Responsible Investment de Baloise Asset Management, nous donne son éclairage sur certains aspects.

La nécessité de donner une orientation durable à notre mode de vie est incontestable. L’objectif est de préserver les bases de la vie sur Terre pour les générations futures afin qu’elles puissent se régénérer. L’accord de Paris sur le climat de 2015 constitue ici la référence.

Ainsi, la dynamique de la durabilité sur le marché financier a considérablement accéléré ces dernières années. D’une part, parce que les clients, institutionnels comme privés, demandent davantage de durabilité. D’autre part, les régulateurs, les autorités de surveillance des marchés financiers et la société ont reconnu ces derniers comme un moyen d’atteindre les objectifs politiques, notamment dans le cadre du développement durable et de la lutte contre le changement climatique.

Depuis, les exigences imposées aux prestataires de services financiers s’intensifient rapidement.

D’une part, les investisseurs souhaitent que leurs placements aient un impact positif, mais de l’autre, ils ont généralement des exigences élevées en matière de rendement et de sécurité de l’investissement. La conception et la connaissance de ce qu’est un placement financier durable varient considérablement d’un groupe de clients à l’autre.

D’après l’édition 2021 du rapport de marché de SSF, le volume des placements durables a augmenté de 20% en Suisse parmi les investisseurs institutionnels entre 2020 et 2021. Chez les investisseurs privés, il est même en hausse de 72%.

La pression pour que Baloise investisse ses fonds de manière responsable est immense – par exemple de la part des clients de la compagnie d’assurance comme de la part des actionnaires.

Les exigences réglementaires, en Suisse comme dans la zone euro, sont immenses, et nécessitent une grande discipline de la part des prestataires. Baloise est présente en Europe – en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne – ainsi qu’en Suisse. D’une part dans les affaires d’assurance. D’autre part, nous proposons des produits d’investissement et des fonds pour clients tiers. En conséquence, nous devons mettre en œuvre toutes les exigences au niveau réglementaire dans l’investissement responsable – en Suisse comme dans l’UE.

Les produits indiqués comme durables, verts ou ayant la mention «ESG» ne doivent pas induire le client en erreur. Les caractéristiques ESG spécifiques d’un fonds doivent donc figurer dans sa documentation (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance spécifiques à l’entreprise: Environnement, Social et Gouvernance). L’intégration de la durabilité doit être mise en œuvre de manière crédible et démontrable. Il faut aller au-delà de l’application des «critères d’exclusion déjà largement répandus» (FINMA 2021). La stratégie doit s’appliquer à une partie importante du fonds. Les données relatives à l’impact positif ou net nul doivent être mesurées et prouvées. La FINMA recommande en outre un haut niveau de transparence dans le reporting sur la durabilité.

En résumé, le législateur exige plus de transparence et une stratégie crédible d’investissement durable de capitaux. Toutes les personnes impliquées dans un investissement durable doivent en outre disposer des connaissances nécessaires. Des exigences supplémentaires doivent être intégrées au processus de placement.

Responsable Responsible Investment
Baloise Asset Management