La politique monétaire à un tournant
Les perspectives économiques se sont globalement améliorées, même si des différences régionales subsistent. Les États-Unis sont le moteur de la croissance mondiale, tandis que la dynamique en Europe, au Japon et en Chine est plutôt lente. Et l'Allemagne, autrefois leader en matière de croissance, stagne.
La force aux États-Unis s'explique par la forte propension des ménages à consommer. Pendant la pandémie, les ménages américains ont pu épargner beaucoup, mais cette épargne s'amenuise désormais, ce qui pèse surtout sur les ménages les plus pauvres.
L'inflation aux Etats-Unis et dans la zone euro se rapproche des valeurs cibles des banques centrales, mais le chemin pour y parvenir est semé d'embûches en raison de nouvelles pénuries d'approvisionnement et d'incertitudes géopolitiques. En Suisse, l'inflation reste stable en dessous de 2%.
La Banque nationale suisse (BNS) a été la première banque centrale des pays industrialisés à amorcer le tournant des taux d'intérêt en abaissant son taux directeur à 1,5%. Les autorités monétaires des Etats-Unis et de la zone euro devraient suivre cet été.
Les baisses des taux d'intérêt dans les pays industrialisés ne devraient se faire que par petites étapes, car la conjoncture est encore robuste, notamment aux Etats-Unis. Un retour à des taux négatifs n'est pas attendu.
Les investisseurs en actions ont connu un bon début d'année. Des données conjoncturelles solides, de solides bénéfices d'entreprises et l'optimisme dans le domaine de l'intelligence artificielle ont pu donner des ailes aux marchés des actions. Alors que l'incertitude entourant le secteur immobilier chinois a pesé sur les actions des pays émergents, l'indice américain S&P 500 a atteint un nouveau record historique.
Les données historiques montrent que les investisseurs qui ont investi au plus haut historique ont, dans la moitié des cas, réalisé un rendement d'au moins 2,6 % au cours des trois mois suivant leur investissement. C'est presque autant que si l'on avait investi n'importe quel autre jour.
Les autorités monétaires des Etats-Unis et de la zone euro ont clairement rejeté les fantasmes de baisse des taux d'intérêt exprimés par les investisseurs en début d'année, ce qui a entraîné une forte volatilité des taux.
Les primes de risque de crédit pour les obligations d'entreprises ont encore baissé ces derniers mois. La prime que les investisseurs reçoivent pour l'achat d'obligations d'entreprises en euros notées BB par rapport aux obligations mieux notées BBB est tombée à son niveau le plus bas depuis cinq ans.
Mais les entreprises ressentent en même temps l'environnement de taux d'intérêt plus élevé, ce qui se traduit par des coupons plus élevés et représente un défi pour les entreprises. Nous considérons donc que la récente baisse des spreads de crédit n'est pas durable.
Après la forte appréciation du franc suisse l'année dernière, la tendance s'est inversée. D'une part, des attentes plus élevées en matière de taux d'intérêt soutiennent le dollar américain et l'euro, d'autre part, la baisse des taux d'intérêt de la BNS a réduit l'attractivité du franc. Tant que la date des baisses de taux d'intérêt des autres banques centrales n'est pas claire, il existe un potentiel de dépréciation supplémentaire pour le franc.
Melanie Rama
Head of Economic Research
melanie.rama@baloise.com
Dominik Schmidlin
Head of Quantitative Portfolio Management
dominik.schmidlin@baloise.com
Dominik Sacherer
Portfoliomanager Fixed Income
dominik.sacherer@baloise.com
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