
Les droits de douane américains commencent à faire sentir leurs effets. La croissance économique suisse devrait rester solide en 2025. Toutefois, le poids des droits de douane se fera davantage sentir à partir de 2026.
La zone euro bénéficie d’un certain répit grâce à un accord commercial avec les États-Unis, mais continue de lutter contre une croissance faible. Le chaos politique en France pèse particulièrement sur la croissance. En Allemagne, les investissements prévus dans les infrastructures et la défense devraient stimuler l’économie l’année prochaine.
L’économie américaine ralentit également. La dette publique élevée ne laisse guère de marge de manœuvre pour des mesures de soutien supplémentaires de la part du gouvernement. La Réserve fédérale américaine a toutefois la possibilité d’assouplir sa politique monétaire et de soutenir ainsi l’économie.
États-Unis: la Réserve fédérale américaine a baissé ses taux d’intérêt pour la première fois cette année en septembre. Elle prévoit deux autres baisses d’ici la fin de l’année afin de soutenir une économie en perte de vitesse. La pression politique exercée par le président Trump sur la banque centrale pose problème. En effet, elle menace son indépendance et pourrait entraîner, à long terme, une hausse des anticipations inflationnistes. D’autre part, les droits de douane devraient maintenir l’inflation américaine à un niveau élevé. La politique des taux d’intérêt reste donc un exercice d’équilibriste pour la banque centrale américaine.
Zone euro: les droits de douane américains freinent la croissance européenne en raison du recul des exportations et réduisent ainsi parallèlement l’inflation. La Banque centrale européenne a déjà baissé quatre fois ses taux d’intérêt cette année, de 0,25 point de pourcentage à chaque fois, pour les ramener à 2,0%. Si les perspectives économiques continuent de s’assombrir, une nouvelle baisse des taux d’intérêt est possible à la fin de l’année.
Suisse: depuis fin juin, le taux directeur de la Banque nationale suisse (BNS) est à zéro pour cent. La BNS a souligné à plusieurs reprises que le seuil pour une nouvelle baisse des taux d’intérêt, qui signifierait l’introduction de taux d’intérêt négatifs, était très élevé. Tant que les perspectives économiques ne se détériorent pas sensiblement, nous ne prévoyons donc pas de taux d’intérêt négatifs cette année.
Au troisième trimestre, les actions des marchés émergents ont enregistré la meilleure performance avec +10% en francs suisses, grâce à la faiblesse du dollar et aux nouvelles positives en provenance de Chine. Les titres américains ont également bien performé et le marché américain a atteint un nouveau record historique. La faiblesse du dollar réduit toutefois considérablement les gains américains. Ainsi, les actions mondiales ont progressé de 16% en dollars, mais seulement de 1,6% en francs suisses.
Pour le reste de l’année, nous tablons sur des marchés stables à légèrement positifs à l’échelle mondiale. Les priorités diffèrent toutefois selon les régions. En Suisse, les droits de douane américains, en particulier pour les titres pharmaceutiques, restent le thème central. En effet, le secteur de la santé représente 34% du marché boursier suisse. Aux États-Unis, l’attention se concentre sur la conjoncture et la politique de taux d’intérêt de la Fed: de nouvelles baisses de taux seraient favorables, mais les valorisations élevées recèlent un potentiel de déception.
Au troisième trimestre, les marchés du crédit sont restés stables. Les primes de crédit sont restées à un niveau bas, tant pour les obligations investment grade que pour les obligations à haut rendement, malgré l’incertitude politique.
Les obligations investment grade américaines semblent extrêmement chères par rapport aux obligations d’État. Cela s’explique toutefois en partie par la baisse de la solvabilité des États-Unis, et moins par un optimisme excessif du marché.
Nous ne prévoyons pas d’augmentation significative des primes de crédit au quatrième trimestre. À moyen terme, nous estimons toutefois que les niveaux actuels ne sont pas viables compte tenu des incertitudes mondiales. La prudence est donc de mise dans les secteurs cycliques tels que la chimie, les biens d’équipement et l’automobile. Il est essentiel de sélectionner les crédits avec soin.
Le dollar américain s’est effondré après les annonces douanières de Trump en avril et ne s’est pas redressé depuis. 2025 sera donc l’une des années les plus faibles pour le dollar depuis 30 ans. Le dollar américain a perdu plus de 12% par rapport au franc suisse et 13% par rapport à l’euro. Le cours euro-franc est quant à lui resté stable. Sur l’année, l’euro ne s’est affaibli que de 0,5%.
Nous ne prévoyons pas de reprise significative du dollar d’ici la fin de l’année. Trois facteurs devraient maintenir le dollar américain à un niveau bas: la croissance économique plus faible aux États-Unis, la politique économique imprévisible de Trump et la dette publique élevée. Nous tablons sur une évolution stable du cours euro-franc.
Le marché immobilier suisse aborde le dernier trimestre avec un optimisme modéré. Les prévisions en matière de taux d’intérêt se sont stabilisées et de nouveaux assouplissements de la part de la BNS sont peu probables. Les investisseurs se concentrent donc sur les données fondamentales et la qualité des portefeuilles.
Segment résidentiel: les prix continuent d’augmenter pour les propriétés et les loyers, soutenus par un excédent structurel de la demande. Les zones périphériques bien desservies gagnent en importance et se rapprochent des zones A, une tendance qui devrait s’accentuer dans un contexte de croissance démographique.
Commerce: les bureaux modernes et conformes aux normes ESG restent stables, tandis que les immeubles plus anciens sont sous pression. La logistique et les centres de données offrent un potentiel de niche.
Les interventions réglementaires dans le droit locatif et l’environnement fiscal ainsi que les conditions de financement seront déterminantes. Ceux qui disposent de conditions de financement solides, de concepts d’utilisation flexibles et d’emplacements stratégiques resteront bien positionnés pendant la saison hivernale.
- Des prix plus élevés: les entreprises répercutent généralement une partie des frais de douane sur leurs clients, ce qui alimente l’inflation
- Baisse de la consommation: la hausse des prix peut affaiblir le pouvoir d’achat des consommateurs
- Incertitude: les entreprises hésitent à investir lorsque la politique commerciale est imprévisible
- Adaptation des chaînes d’approvisionnement: les entreprises pourraient délocaliser leur production à moyen terme afin d’éviter les droits de douane
→ Les conflits commerciaux freinent typiquement la croissance économique et augmentent l’inflation
- Actions: les entreprises orientées vers l’exportation et celles ayant des chaînes d’approvisionnement internationales souffrent particulièrement, alors que les prestataires de services nationaux sont moins touchés
- Les obligations d’État: les effets dépendent des effets économiques auxquels les investisseurs accordent plus d’importance. Les inquiétudes sur la croissance provoquées par les conflits commerciaux peuvent entraîner une baisse des taux d’intérêt. Parallèlement, des anticipations inflationnistes plus élevées peuvent entraîner une hausse des taux d’intérêt.
- Obligations d’entreprises: l’incertitude et les inquiétudes concernant la croissance pourraient entraîner une hausse des spreads de crédit des obligations d’entreprises
- Les devises: les pays dont la balance commerciale avec les États-Unis est largement excédentaire pourraient être mis sous pression; les «valeurs refuges» comme le franc suisse pourraient s’apprécier
→ Volatilité accrue: les conflits commerciaux entraînent typiquement des fluctuations plus importantes des cours sur les marchés
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