Tout fondateur d’entreprise doit répondre à la question: quel nom? Découvrez comment nommer votre entreprise et ce qu’il faut prendre en compte:
- Conditions-cadres légales
- Techniques et outils utiles
- Attention: protéger sa marque
Le nom choisi doit répondre à plusieurs exigences. Il doit être unique, facile à mémoriser et adapté à l’activité de l’entreprise. Le nom doit aussi pouvoir susciter l’émotion et la sympathie et il ne doit pas être trop long, ni trop court. De plus, il doit bien sonner, fonctionner dans plusieurs langues et satisfaire aux exigences juridiques. Il n’est donc pas étonnant que certains fondateurs et fondatrices d’entreprises en quête d’un nom idéal finissent par s’arracher les cheveux. Avec nos astuces, recommandations et exemples, vous aurez toutes les cartes en main pour trouver et établir un nom unique qui correspond à votre projet.
Sur le plan juridique, le nom de votre entreprise doit répondre à des exigences différentes selon la forme juridique.
- Entreprise individuelle: le nom de famille du ou de la titulaire doit impérativement apparaître dans le nom de l’entreprise. Le nom peut également être complété par le prénom de la personne titulaire ou d’éléments créatifs.
- Sàrl: pour la forme juridique Sàrl, le choix du nom de la société est plus libre. En Suisse, il est possible d’utiliser n’importe quel nom, mais il doit obligatoirement contenir l’acronyme «Sàrl».
- Société anonyme: pour cette forme juridique également, l’entrepreneur·e est libre de choisir le nom de son entreprise. Il faut cependant y ajouter l’acronyme «SA».
Pour les trois formes juridiques, le nom ne doit jamais tromper sur la finalité de l’entreprise. Ce serait le cas, par exemple, si le nom d’une entreprise contenait «architecte d’intérieur» alors qu’il s’agit en fait d’une entreprise de peinture.
Avant de choisir le nom de votre entreprise, vous devez en définir le positionnement ainsi que les attentes et besoins de vos clients. La règle numéro un est que le nom doit correspondre à votre marché. Il est aussi préférable de choisir un nom qui se distingue bien des autres entreprises.
Il existe également une série d’éléments qui peuvent paraître évidents et différenciateurs, mais qu’il vaut mieux éviter:
- noms longs, car ils sont difficiles à mémoriser et à communiquer, par exemple pour une recommandation;
- désignations géographiques, si vous envisagez de développer votre entreprise dans d’autres régions;
- noms trop banals, car ils peuvent facilement être confondus et ne pas refléter vos valeurs essentielles;
- initiales et acronymes, car ils sont difficiles à retenir; par exemple, il est beaucoup plus facile de retenir «Maler Keller & Partner» que MKP; de nombreuses années ou décennies sont nécessaires pour qu’un acronyme comme ABB ou IBM s’impose;
- références à des tendances et modes actuelles, car elles seront dépassées ou obsolètes une fois la mode passée.
Une fois que vous avez pris en compte la situation juridique et les quelques règles de base de la recherche de nom, vous pouvez passer au stade créatif. Ce processus se divise en quatre étapes:
- Étape 1: cherchez les mots qui décrivent votre activité et votre offre, et qui distinguent votre entreprise. Il peut s’agir de noms de personnes ou de désignations de secteurs ou d’activités. Notez tout ce qui vous passe par la tête en établissant une liste – sans limitations.
- Étape 2: cherchez des mots qui suscitent des sentiments positifs, même s’ils n’ont aucun rapport avec votre activité. Le plus célèbre des exemples de ce type est «Apple»: le nom de l’entreprise n’a rien à voir avec ses produits ou son secteur, mais il plaît. Là aussi, dressez une liste.
- Étape 3: cherchez et utilisez toutes les sources imaginables. Par exemple les sites Internet d’autres entreprises de votre secteur ou les sites qui vous plaisent particulièrement, mais également les dictionnaires, vos connaissances et vos amis.
- Étape 4: jouez avec les termes qui vous plaisent le plus. Créez des combinaisons, ajoutez des terminaisons nouvelles ou des parties de mots, traduisez dans d’autres langues, etc. Laissez libre cours à votre imagination.
Ne désespérez pas si vous êtes à cours d’imagination et que le temps presse. Il existe sur Internet de nombreux outils qui peuvent vous aider. Les générateurs de noms d’entreprises sont particulièrement appréciés. Entrez simplement «générateur de nom d’entreprise» dans le champ de recherche de Google et vous en trouverez des dizaines. En plus, ces outils sont souvent gratuits.
Mais attention, la plupart des générateurs de noms d’entreprises combinent arbitrairement un terme que vous entrez avec d’autres termes. Les résultats de ces recherches sont souvent insatisfaisants. D’autres outils permettent d’utiliser des parties de mots thématiques et de les associer pour créer des propositions de noms d’entreprises. Certains permettent aussi de générer des noms dans différentes langues sur la base d’une expression donnée. D’autres encore inventent de grandes quantités de noms, cependant sans garantie qu’ils soient autorisés pour une entreprise.
Une fois que vous avez une sélection de noms d’entreprise qui vous plaisent, vous devez les tester, et ce le plus possible. Rares sont les start-ups qui peuvent se permettre un test professionnel complet. Des amis, des connaissances et en particulier des clients potentiels ou d’autres personnes hors du cercle des proches peuvent émettre de précieuses indications. Un test simple pour tester la compréhension et la prononciation d’un nom: enregistrez vos noms d’entreprises préférés dans un message vocal à quelques amis ou connaissances. S’ils comprennent d’emblée le nom et le prononcent correctement, c’est déjà un bon signe.
Vous devez maintenant vérifier la disponibilité des favoris qui ont passé avec succès le test des amis et de la famille. Pour cela, vous pouvez consulter l’index central des raisons de commerce de la Confédération. Si vous constatez qu’un nom d’entreprise existant est très similaire à votre idée ou qu’il existe un risque de confusion, l’idéal est de contacter l’office du registre du commerce de votre canton. Lors de votre recherche de nom, veillez aussi à ne pas enfreindre les droits de marques existantes, car cela pourrait vous coûter cher.
À ce stade, vous devez trouver un domaine et en vérifier la disponibilité. Vous avez en effet besoin d’un domaine disponible pour votre présence sur Internet et pour les adresses e-mail de votre entreprise. Dans un premier temps, vous pouvez rechercher les noms que vous avez sélectionnés dans Google. Vérifiez ensuite la disponibilité des domaines auprès de fournisseurs spécialisés – comme notre partenaire Hostpoint. Pour les domaines déjà attribués, il est souvent possible de les acheter s’ils ne sont pas utilisés activement.
Lorsque vous avez choisi le nom de votre entreprise, il faut l’officialiser afin que personne ne puisse le contester. Autrement dit, vous devez protéger votre entreprise et votre marque. Une entreprise et son nom sont protégés dès lors qu’ils sont inscrits au registre du commerce. Cette protection couvre l’ensemble de la Suisse, sauf pour une entreprise individuelle – le nom d’une entreprise individuelle est protégé uniquement dans la commune du siège de l’entreprise.
Lorsqu’on parle de marque, les choses se compliquent un peu plus. Sur le plan juridique, il existe trois catégories de marque: la marque verbale, la marque figurative et la combinaison des deux (marque verbale et figurative) composée d’éléments textuels et graphiques, comme par exemple un logo avec le nom de l’entreprise, un slogan ou un symbole graphique. Le droit des marques s’applique dès que la marque est inscrite au registre des marques. Celui-ci est géré par l’Institut fédéral de la propriété intellectuelle (IPI) à Berne. Afin d’éviter tout litige avec des marques déjà protégées, il est préférable de vérifier auprès de l’IPI si des marques similaires sont déjà inscrites au registre des marques. Si vous souhaitez en savoir plus sur la protection des marques, ses coûts et ses avantages, nous vous recommandons notre article «Protection des marques: ce qu’il faut savoir avant la création».