Pour devenir indépendant: une idée commerciale forte, créer un business plan, trouver des investisseurs. Notre guide vous accompagne de A à Z:
- 4 questions avant de commencer
- Reconnaissance légale de l’indépendance
- Créer son entreprise en 6 étapes
Avant de vous lancer dans l’aventure de l’indépendance, nous vous recommandons de faire le point avec vous-même en répondant avec sincérité aux quatre questions suivantes:
- Comment vous évaluez-vous (p. ex. en termes d’endurance, de compétences d’apprentissage, de flexibilité, etc.)? Efforcez-vous de faire une évaluation réaliste.
- Pourquoi voulez-vous devenir indépendant·e? Quels sont vos objectifs?
- Comment évaluez-vous l’environnement économique de votre projet? Ici également, une évaluation réaliste est impérative, car une start-up sur deux ne survit pas à moyen terme.
- Êtes-vous prêt·e à travailler plus d’heures par semaine qu’en tant qu’employé·e et à gagner peu, tout du moins au début?
Si vous émettez des réserves en répondant à ces questions, il est conseillé remettre votre projet en question. Les informations aux chapitres suivants vous aideront à obtenir une image claire des exigences et des possibilités qui caractérisent la voie vers l’indépendance. Si vous êtes de nationalité étrangère, les obstacles à la création d’une entreprise en Suisse prennent une autre ampleur. En apprendre plus à ce sujet dans notre article «Créer une entreprise en Suisse en tant qu’étranger».
Être indépendant·e, qu’est-ce que ça veut dire? Quand est-on considéré·e indépendant·e? Les assurances sociales nous éclaircissent à cet égard. Selon celles-ci, on exerce une activité lucrative indépendante lorsqu’on travaille en son propre nom, pour son propre compte, qu’on occupe une fonction indépendante et qu’on endosse soi-même le risque économique.
Une personne qui se lance dans un activité économique indépendante a généralement sa propre entreprise et infrastructure, souvent sous la forme d’une entreprise individuelle. Un individu qui exerce une activité lucrative indépendante est «son propre patron», détermine soi-même l’organisation de son entreprise et travaille pour plusieurs client·es. Ce dernier point en particulier est important pour la reconnaissance juridique d’une activité lucrative indépendante. La caisse de compensation AVS peut exiger une preuve de votre activité (factures, contrats et autres documents). Vous trouverez ici une liste des caisses cantonales de compensation.
Activités soumises à autorisation
Si vous souhaiter démarrer, par exemple, une entreprise de conseil en recrutement ou de développement de logiciels, vous pouvez vous lancez sans autorisation particulière. Néanmoins, pour certaines professions et activités, vous devez faire une demande d’autorisation.
- Il existe des activités réglementées. Bien que celles-ci ne nécessitent aucune qualification particulière, certains critères doivent être satisfaits pour obtenir l’autorisation de les exercer. Dans l’industrie du voyage, par exemple, il existe des restrictions à l’admission et les gérant·es de fortune doivent se soumettre à une surveillance.
- Les médecins et notaires, par exemple, font partie des professions réglementées. Pour exercer ces métiers, une formation spécifique ou une preuve d’expérience professionnelle particulière est requise.
Ces activités et professions sont à la fois réglementées au niveau cantonal et au niveau fédéral. Vous pouvez télécharger un aperçu auprès du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation.
Se mettre à son compte, c’est sortir de la zone de confort du statut d’employé·e, renoncer à un revenu régulier et faire l’impasse sur une protection vieillesse et accident. En conséquence, ce saut dans l’inconnu n’est pas pour tout le monde. Toutefois, il existe en Suisse la possibilité d’exercer une activité indépendante à titre complémentaire dans le cadre d’une profession secondaire, sans pour autant renoncer complètement au statut et aux avantages de l’indépendance. C’est justement en cas de ressources financières limitées que le travail indépendant à temps partiel s’avère être une option qui peut mieux vous convenir.
Pour pouvoir exercer une activité économique indépendante en complément à un emploi principal, il faut néanmoins respecter quelques conditions préalables. Pour pouvoir être exercée, l’activité indépendante en question :
- ne peut pas être en concurrence avec l’activité de votre employeur principal
- ne peut pas présenter de conflit d’intérêts avec votre employeur principal
- ne peut pas avoir de répercussion négative sur vos performances dans le cadre de votre emploi principal (p. ex. vous devez disposer d’au moins onze heures de repos par nuit)
On entend souvent dire qu’il y a des créateurs et créatrices d’entreprise qui ont le succès inscrit dans leurs gènes ou pour qui la réussite est garantie. Ne vous laissez pas déstabiliser ou décourager par ce genre de mythes. En revanche, pour réussir, vous aurez certainement besoin d’expertise, de connaissances de l’industrie et d’une dose d’idéalisme, d’optimisme et de passion. Ceci dit, le passage au statut d’indépendant·e implique généralement des risques et une charge de travail considérable. Finalement, l’envie d’entreprendre, un bon savoir-faire commercial et un solide réseau de relations sont des éléments qui peuvent jouer en votre faveur.
Le travail indépendant est associé à de nombreuses libertés, mais aussi à certaines responsabilités. En effet, personne ne vous dit ce qu’il faut faire, ni quand, ni comment. La gestion du temps, l’autodiscipline et le sens de l’organisation sont donc des compétences impératives. Une approche saine au stress, une bonne communication et de la motivation sont certainement tout aussi utiles. Autrement dit, l’entreprenariat requiert une certaine polyvalence mais pas de «super-pouvoir». Souvenez-vous aussi qu’on apprend beaucoup «sur le terrain». Si votre modèle d’affaires, votre offre et votre implication sont solides, vous évoluerez dans votre nouveau rôle avec le temps.
Une idée brillante, c’est la base pour vous lancer dans l’aventure de l’indépendance. Mais à quoi reconnaît-on une bonne idée d’entreprise? et comment la trouve-t-on? Dans un premier temps, sachez qu’il n’existe pas de méthode universelle. Il est davantage recommandé de procéder à l’aide de plusieurs approches pour tester une idée balbutiante.
Testez et affinez votre idée d’entreprise
Pour cela, vous devez connaître votre marché et les besoins de vos client·es. Vous pouvez utiliser les questions et approches suivantes pour concrétiser votre idée:
- Clarifiez les besoins de votre public cible: Que lui manque-t-il? où rencontre-t-il des problèmes?
- Échangez avec des client·es potentiel·les
- Analysez le marché et votre concurrence, également sur les réseaux sociaux
- Animez des ateliers créatifs
- Effectuez des recherches sur Internet; analysez des recherches Google avec des outils tels que Keyword Planner
- Passez au crible des études d’organisations indépendantes
- Consultez des newsletters et des revues spécialisées
- Visitez des foires et évènements relatifs à votre domaine d’activité
Devenir indépendant·e et fonder sa propre entreprise en Suisse, ce n’est pas sorcier. Pour autant, une planification claire des différentes étapes vous simplifiera la tâche. Voici un guide en étapes pour une création d’entreprise réussie.
Il s’agit du point de départ de votre travail indépendant. Questions importantes: Pour quelle offre le public cible est-il prêt à payer? Par quels aspects ou compétences vous démarquez-vous? Une matrice d’affaires (Business Model Canvas) est utile pour le développement de votre idée d’entreprise.
Le business plan est un élément important qui vous accompagnera sur votre chemin vers l’indépendance. Il vous aidera à convaincre vos intervenant·es de votre idée d’entreprise et à examiner de manière critique votre concept.
Vous aurez besoin de moyens financiers, non seulement pour créer votre entreprise, mais également pour en assurer le fonctionnement jusqu’à ce qu’elle devienne viable. Si vos économies ne suffisent pas, vous aurez besoin d’investisseur·ses. Nous vous expliquons ici comment en trouver.
Quelle est la forme juridique qui correspond à votre plan d’exploitation? Entreprise individuelle, société à responsabilité limitée ou société anonyme? Nos articles de blog vous aideront à prendre la bonne décision.
Pour devenir indépendant·e, vous aurez aussi besoin d’un nom d’entreprise, d’un logo faisant office de signe visuel distinctif et d’un site Internet aux nombreux avantages. Dans notre blog, vous trouverez des conseils utiles à ces sujets.
Les conditions de création d’une entreprise varient en fonction de la forme juridique. Dans tous les cas, vous devez vous inscrire à une caisse de compensation pour pouvoir payer les cotisations AVS. D’autre part, certaines conditions sont requises pour l’inscription au registre du commerce et l’assujettissement à la TVA.
Pour beaucoup, le statut d’indépendant·e est synonyme de liberté, d’autonomie et d’autodétermination. Celles et ceux qui se mettent à leur compte doivent néanmoins anticiper le risque que la charge travail devienne intenable, que la situation de leur entreprise se précarise ou que leur ambition initiale devienne un fardeau. Il y a donc toujours une possibilité d'échec.
Risques liés au travail indépendant
Les risques peuvent être répartis en trois catégories:
- Risque commercial
- idée d’entreprise pas assez porteuse, surestimation de la demande potentielle (par exemple différenciation insuffisante, emplacement inapproprié, etc.
- manque de liquidités, délai trop long avant de réaliser un volume de ventes suffisant
- Risque personnel
- vous constatez que l’entreprenariat n’est pas fait pour vous
- Risque pour la santé
- burnout
- incapacité de travail temporaire due à un accident ou une maladie
Vous pouvez réduire le risque sur votre santé grâce au sport, à un mode de vie équilibré et à d’autres mesures préventives. Avec une assurance d’indemnités journalières, vous pouvez au moins vous prémunir partiellement contre une perte de salaire. Cependant, les autres coûts d’exploitation ne s’arrêtent pas pour autant.
Vous pouvez minimiser le risque personnel en évaluant de manière objective vos capacités et les objectifs que vous visez. Une évaluation par des tiers tels que des membres de votre famille, des ami·es ou des services spécialisés peut également s’avérer utile. Une aide est également fournie par le portail dédié aux PME de la Confédération.
Limitez les risques commerciaux
Vous serez mieux munis contre les risques commerciaux si vous remplissez les conditions suivantes:
- Vous avez déjà des client·es qui ont passé ou prévoient de passer des commandes.
- Votre priorité est l’acquisition et la professionnalisation de votre clientèle. Pour cela, vous utilisez vos ressources libres. Vous trouverez des informations sur le processus de prospection et les mesures qu'il implique dans notre article intitulé «Prospection: de quoi s’agit-il et comment ça marche?».
- Votre idée d’entreprise a été étayée par des études de marché préalables.
- Vous combinez un poste permanent avec un travail indépendant à temps partiel.
- Vous adoptez une approche différente dans le cadre du travail indépendant, par exemple en achetant une entreprise existante.
- Plus le risque est grand, plus il est recommandé d’opter pour une forme de société à responsabilité limitée telle qu’une Sàrl ou une SA.
Vous mettre à votre compte avec votre propre projet et entreprise, c’est souvent partir de zéro avec tous les défis, les crises et les revers, mais aussi les accomplissements que cela implique. Il existe cependant des alternatives à la start-up classique.
L’achat d’une entreprise présente deux avantages principaux: vous pouvez d’une part vous appuyer sur des structures déjà établies et bénéficier de l’expérience de vos prédécesseurs. D’autre part, vous disposez d’emblée d’un portefeuille de client·es. En ce qui concerne les défis à relever, il s’agit principalement de fidéliser client·es et fournisseur·ses et d’évaluer correctement l’état de l’infrastructure, les risques et les potentiels. Ces éléments jouent un rôle dans le prix d’achat.
En achetant une franchise, vous obtenez le droit de commercialiser un produit ou un service existant, par exemple, en ouvrant une succursale d’une chaîne de magasins existante. Vous achetez une idée d’entreprise éprouvée moyennant des frais de licence et une redevance annuelle sur le chiffre d'affaires. Du côté positif, vous bénéficiez d’avantages dans l’achat de marchandises et dans le marketing, ainsi que du faible investissement en capital. Du côté négatif, la liberté d’entreprendre est fortement limitée.
Dans le cadre de la représentation exclusive, vous détenez les droits de distribution exclusifs d’un bien dans un secteur de vente défini. Avantage: droit exclusif sur un produit ou un service dans un certain secteur ou pendant une période définie. Inconvénient: vous avez des exigences en termes d’objectifs de performance et devez investir vous-même dans le marketing.
L’achat d’une licence est similaire au franchisage. Seule différence: les titulaires de licence n’achètent pas de biens physiques, mais des biens immatériels tels que des marques ou des brevets, c’est-à-dire le droit, par exemple, d’utiliser un brevet, une marque ou un design. Cependant, les contrats de licence ne sont pas clairement réglementés par le droit suisse. En outre, il est difficile d’évaluer la valeur de ce type d’affaire. Soyez donc prudent lorsque vous achetez des licences.
Nos partenaires et nous vous accompagnons dans votre projet de création.